Quelles compétences pour réussir dans les métiers du numérique ?
Entre les compétences techniques (Hard Skill) et les compétences plus personnelles (Soft Skill), les spécialistes du numérique apparaissent être des professionnels soumis à d’innombrables exigences. Alors quel profil pour réussir dans le Digital ou quelles qualités afficher pour s’assurer d’un parcours professionnel aussi riche que passionnant ?
Les métiers de demain, de nouvelles exigences pour les étudiants d’aujourd’hui
Si l’on en croit les prospections des spécialistes, les métiers de la Tech sont encore appelés à se multiplier dans les années à venir. C’est ce que confirme une étude réalisée par Dell et l’Institut du Futur. 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Près de 9 métiers sur 10 sont à imaginer dans un avenir très court. C’est une pression supplémentaire, pour les étudiantes et étudiants d’aujourd’hui, qui se préparent un parcours professionnel ambitieux. Bien évidemment, ces nouveaux métiers, que les entreprises seront amenées à recruter dans les années à venir, impliquent une forte maîtrise de compétences techniques, que ce soit dans le domaine du développement Web, de la Cybersécurité, du Webmarketing, … Les Experts du Web de demain seront nécessairement familiarisés avec l’intelligence artificielle, la robotique ou encore la Blockchain, autant d’innovations qui expliquent en partie l’apparition de ces nouveaux métiers.
85 % des empois de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui
C’est tout l’objectif d’une école du Web comme la Digital School of Paris que de garantir à ces étudiants l’acquisition de ces savoir-faire et de ces compétences techniques. En fonction du cursus concerné, ces Hard Skill constituent le socle à partir duquel les étudiants vont pouvoir envisager leur avenir professionnel. Il serait inutile (et même impossible) de lister l’ensemble de ces connaissances « techniques », de ces savoir-faire digitaux ou encore des compétences numériques, exigées pour pouvoir prétendre occuper tel ou tel métier. En revanche, toutes les entreprises et tous les observateurs / spécialistes du secteur soulignent que ces Hard Skill sont insuffisants en tant que tels pour répondre à toutes les attentes et exigences des recruteurs. On attend désormais plus des jeunes diplômés du Digital et de la Tech qu’une accumulation de connaissances, mais bien une approche globale permettant de prendre en compte les besoins de l’entreprise tout en réussissant à s’immerger dans l’éco système du Digital.
Des acteurs économiques en quête de profils pour accompagner leur transformation numérique
Si la transformation digitale des entreprises a connu une nouvelle accélération depuis le début de la crise sanitaire, elle entraîne toujours une profonde révolution des manières de travailler, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise mais aussi son secteur d’activité. En effet, cette transformation numérique concerne bien évidemment les métiers de la Tech mais transforme aussi toutes les sphères de l’entreprise. Aujourd’hui, la stratégie digitale d’une entreprise s’efface peu à peu pour faire place à une stratégie globale, au sein de laquelle le numérique prend une place de plus en plus considérable.
Ainsi, toutes les fonctions support de l’entreprise sont impactées par la dématérialisation, permise par cette digitalisation. Outre les bénéfices pour la stratégie RSE de tout acteur économique, cette dématérialisation représente, quel que soit le service envisagé, un gain conséquent de productivité, avec la possibilité de redéfinir de nouvelles missions à plus haute valeur ajoutée. De la gestion des ressources humaines à la gestion financière ou comptable de l’entreprise, ce gain de productivité se double également d’une multiplication des analyses automatiques, rendues possibles par cette dématérialisation. Les différentes fonctions de l’entreprise sont alors appelées à se rapprocher, afin de renforcer l’efficacité de ces évolutions. Par exemple, la DRH redéfinit les fiches métiers de chacun des postes, le service après-vente informera en temps réel la force de vente sur les formations à prévoir pour les clients, le service comptabilité renforcera la base de données des CRM si chers au service marketing …
L’organisation souvent verticale et cloisonnée des entreprises tend alors à s’effacer au profit d’une approche beaucoup plus transverse. Les entreprises se sont adaptées à ces évolutions, privilégiant l’esprit start-up et la tendance du benchmarking. La collaboration de tous les services de l’entreprise représente bien souvent la condition sine qua non pour la réussite d’un projet digital ou autre. Dans une grande partie des cas, cette collaboration sera même étendue à des prestataires extérieurs à l’entreprise. Le travail en mode projet est devenu une règle de plus en plus suivie, expliquant l’émergence et la généralisation progressive de méthodes plus agiles pour développer l’entreprise.
Pour les nouveaux collaborateurs de l’entreprise, cette évolution représente une exigence supplémentaire, à laquelle ils doivent apporter une réponse satisfaisante et adaptée. Les Hard Skill, évoqués ci-dessus, ne sont plus suffisants pour pouvoir garantir cette réponse, expliquant la prise en compte systématique de compétences plus personnelles, appelées généralement Soft Skill. Il ne s’agit aucunement de hiérarchiser Hard Skill et Soft Skill, puisque les deux sont essentielles et nécessaires.
Les Soft Skill, des compétences indispensables à un parcours professionnel ambitieux
Contrairement à une idée reçue, les Soft Skill, ces compétences dites personnelles, ne sont pas apparus avec la transformation numérique des entreprises. Traditionnellement, le goût du contact et l’empathie étaient des Soft Skill recherchés par les étudiants d’hier, qui souhaitent évoluer dans la force de vente. En revanche, ces Soft Skill sont devenus de plus en plus importants, puisqu’ils conditionnent l’intégration (et donc la performance à venir) des nouveaux collaborateurs. A l’instar des compétences techniques déjà évoquées, les Soft Skill identifiés par les entreprises diffèrent d’un métier à l’autre, d’une fonction à l’autre et peuvent aussi être très spécifiques. Bien qu’il soit difficile de lister l’ensemble de ces compétences recherchées, il est cependant possible d’en dégager les grandes tendances. C’est ce qu’a souhaité faire le Forum économique mondiale 2020 en rédigeant son The Future of Jobs Report. Il s’agissait alors d’identifier les principales qualités humaines attendues des experts du Web de demain. Ce rapport a été rédigé au début de la crise sanitaire, tenant donc en partie compte des bouleversements que celle-ci a induit à commencer par le télétravail. 6 items ont ainsi été définis dans cette optique de répondre aux attentes du plus grand nombre d’entreprises.
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La « capacité à résoudre des problèmes complexes « : Il ne s’agit pas d’attendre d’un collaborateur, qu’il puisse à lui seul apporter une solution globale, mais qu’il soit capable de savoir à qui s’adresser et aussi de savoir utiliser les nouveaux outils, qui pourraient s’avérer utiles. Cette capacité recoupe d’autres Soft Skill ciblés par ce rapport.
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La créativité : Longtemps réservée aux spécialistes de la publicité ou aux professionnels de la communication ou du marketing, la créativité constitue un atout désormais pour tous les experts du Web. Parce que le monde de demain est à inventer, ces spécialistes doivent faire preuve d’initiatives, qui ne peuvent exister sans créativité.
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L’intelligence émotionnelle : Si cette notion apparaît dans les critères des recruteurs depuis le début des années 1980, sa place s’est considérablement accrue au regard de l’émergence de l’intelligence artificielle. Il s’agit de s’appuyer sur ses émotions mais aussi sur celles de ses partenaires professionnels (internes et externes) pour pouvoir agir plus efficacement. Du management à l’empathie, cette intelligence émotionnelle vise essentiellement à redonner toute sa place aux décisions de l’Expert Digital face aux algorithmes et au Machine Learning. C’est une des compétences, appelées à être de plus en plus recherchées, puisque son importance est proportionnelle aux évolutions techniques et technologiques.
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Le « Digital Working » : Le travail collaboratif a connu un nouvel essor au début de la transformation digitale des acteurs économiques (milieu des années 2010) mais aussi au cours de la crise du coronavirus (premier semestre 2020). Demain, le spécialiste du numérique devra non seulement être à l’aise avec ces collaborations multiples mais aussi être capable de travailler à distance (télétravail). De l’aisance face à une caméra à la facilité d’utilisation des outils de travail collaboratif, ce Digital Working évolue sans cesse.
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L’esprit critique : Parce que les entreprises sont de plus en plus concurrentielles, chacune doit trouver une voie de développement, qui lui est propre, quitte à sortir des sentiers tout tracés. Cela ne peut se réaliser avec l’automatisation promise par la digitalisation, mais uniquement par la capacité à remettre en cause les lignes établies. Subjective et difficile à identifier, cette compétence humaine constitue un des socles du développement à venir.
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Communication et management : Il convient de terminer cette liste par ces qualités, qui sont recherchées depuis longtemps par les entreprises. La transformation numérique n’a fait qu’amplifier leur importance. Le travail collaboratif évoqué ci-dessus implique que les spécialistes de demain devront faire preuve d’une empathie et d’une capacité à manager des collaborateurs ou des partenaires. Le goût du contact et une « facilité de communication » se révèlent alors comme des prérequis pour y parvenir.
Voilà donc les principales qualités humaines, les fameux Soft Skill, que les étudiants doivent, dès leurs études, apprendre à renforcer et développer. Si l’une ou l’autre de ces qualités peut prendre une place plus importante pour telle ou telle fonction, les Soft Skill ne doivent cependant jamais faire oublier, que pour son développement, l’entreprise basera aussi son choix sur les Hard Skill.