Le statut de salarié n’est plus la seule voie plébiscitée par les étudiantes et les étudiants après l’obtention de leur diplôme. Être non-salarié en 2023 peut prendre de multiples formes. Devenir travailleur indépendant ne se limite pas à devenir freelance, puisque chacune et chacun peut envisager de travailler de manière indépendante en se liant à une société de portage. Dans tous les cas, le micro-travail apparaît donc comme une véritable opportunité.
Qu'est-ce que le micro-travail ?
Si le micro-travail apparaît être une notion existante depuis des siècles, cette dernière a pris une nouvelle dimension bien plus conséquente avec la transformation numérique de nos sociétés. Le micro-travail désigne l’ensemble de ces « petites tâches », qui ne peuvent pas être automatisées et / ou robotisées.
Le micro-travail : le concept du travail à la tâche
Ces tâches nécessitent donc l’intervention humaine, celle des micro-travailleurs. La nouvelle économie numérique a induit l’émergence d’une dimension collaborative, multipliant ces « taches numériques » ouvertes au travail à distance (télétravail). Dans le numérique, le micro-travail peut prendre de multiples formes :
- Surveiller les messages postés par les Internautes,
- Répondre à chaque commentaire posté sur les réseaux sociaux,
- Inscrire des sites Internet sur d’autres sites annuaires,
- ….
Micro-travail et statut freelance
Plusieurs études américaines estiment qu’il existerait plus d’une centaine de millions de micro-travailleurs à travers le monde. Le plus souvent, le micro-travail conduit les candidates et candidats à choisir le statut de freelance même si la voie du portage salarial reste également envisageable.
Le statut d’indépendant permet alors aux micro-travailleurs de s’inscrire sur les plateformes spécialisées dans la mise en relation entreprises – travailleurs indépendants. Mais cela permet aussi à ces professionnels indépendants de démarcher directement les entreprises. Salarié porté (entreprise de portage salarial), statut d’auto-entrepreneur ou de micro-entrepreneur, entreprise individuelle, … ces nouvelles formes de travail constituent autant d’alternatives au salariat traditionnel (CDD, CDI, … ).
Quels sont les avantages pour un micro travailleur ?
Même si le micro-travail présente avantages et inconvénients, force est de reconnaître qu’il répond à une double exigence :
- Le micro-travail numérique répond, comme nous l’avons vu, à un nouveau besoin pour les acteurs économiques,
- Il satisfait également les aspirations des jeunes générations, plus enclines à choisir la voie du freelancing et de l’indépendance,
Slashing : la flexibilité de votre charge de travail
Par définition, le micro-travailleur sélectionne les missions qu’il se propose d’accomplir. Aussi peut-il multiplier les tâches pour le compte d’entreprises différentes. Le micro-travailleur peut ainsi travailler pour plusieurs entreprises de manière simultanée. Ce phénomène, désigné sous le terme de slashing, caractérise lui-aussi les attentes des actifs d’aujourd’hui. Pouvoir choisir sa charge de travail et la moduler en fonction de critères personnels constitue bien un des principaux atouts de cette nouvelle forme d’activité professionnelle.
Choisissez vos conditions de travail pour exercer
Mais le micro-travailleur dispose également de la possibilité de déterminer lui-même ses conditions de travail, en commençant par son lieu de travail. Dans le domaine du numérique, cette activité professionnelle est exercée, dans la quasi-totalité des cas, à distance. Le freelance peut ainsi décider de travailler depuis son domicile mais aussi privilégier un espace de coworking, plus propice à la constitution d’un réseau professionnel. Il peut enfin opter pour le nomadisme et travailler en voyageant, une aspiration de plus en plus partagée chez les jeunes générations.
Le micro-travail, des critiques sévères contre une nouvelle forme de travail
On ne peut évoquer ce micro-travail sans souligner que deux critiques majeures sont faites à cette évolution du marché du travail. En effet, le micro-travail peut parfois être qualifié comme « une nouvelle forme d’exploitation », renvoyant à la notion de salariat déguisé. Mais il est aussi souvent cité pour expliquer la « perte de sens » au travail avec des tâches de plus en plus morcelées.
Micro-travail dans le secteur du numérique : le travail au clic
Ce type de travail indépendant (et par nature bien opposé au contrat de travail) reste plus important dans le domaine du numérique. Ces tâches non automatisées s’inscrivent en effet parfaitement dans cet écosystème du digital :
- De multiples tâches pouvant occuper un ou plusieurs travailleur formés à l’activité indépendante à temps plein ou temps partiel,
- Des missions rémunérées répondant aux nouvelles formes d’organisation du travail sans lien de subordination direct et ne nécessitant donc pas de contrat de travail,
- De nouvelles formes d’emploi permettant le travail à domicile ou à l’autre bout du monde,
- …
Ce type d’emploi indépendant permet enfin à ces freelances, ces non salariés de développer leur réseau afin d’élargir leur offre de services. Devenir freelance peut également conduire à acquérir davantage d’expérience et ouvrir de nouvelles opportunités tant en termes de création d’entreprise qu’en termes de salariat.
Comment se former au numérique et tendre vers le micro-travail ?
Le micro-travail est donc une nouvelle forme d’entrepreneuriat. Devenir indépendant ne nécessite au départ que peu de compétences, dans la mesure où ces tâches se caractérisent avant tout par un caractère répétitif et sans une forte valeur ajoutée (répondre à des commentaires, par exemple). En revanche, travailler comme indépendant doit permettre au télétravailleur de satisfaire à un nombre important de missions et donc nécessite une connaissance globale de l’écosystème du numérique.
Sans être un expert du marketing digital, cette nouvelle manière de travailler de façon indépendante exige de pouvoir passer de ces tâches Webmarketing à des tâches plus orientées SEO et référencement naturel ou à des tâches de saisie. Pour se faire remarquer et être une véritable force de proposition, le micro-travailler devra également pouvoir s’appuyer sur des compétences plus générales. Des études supérieures dans le numérique constituent donc bien un atout supplémentaire pour réussir en tant que micro-travailleur. D’autant plus que ce choix du micro-travail peut se faire simultanément à un emploi plus conventionnel avec contrat de travail (tendance du slashing).