Millenials et Génération Z : qu’attendent-ils vraiment de leurs études et de leur avenir ?

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Millenials et Génération Z : qu’attendent-ils vraiment de leurs études et de leur avenir ?

Les jeunes générations ont réussi, en quelques années, à faire évoluer la politique stratégique des entreprises. En affichant de nouvelles ambitions et de nouvelles aspirations, les plus jeunes ont conduit les acteurs économiques à s’adapter à ces évolutions. Un changement appelé à prendre encore plus d’importance.


Les jeunes générations, des attentes et des aspirations différentes de leurs aînés

Traditionnellement, on se plait à souligner les différences pouvant exister d’une génération à l’autre. Cependant depuis plusieurs années, les observateurs et les spécialistes de sociologie préfèrent parler de révolution structurelle s’agissant des jeunes générations d’aujourd’hui. On les nomme Millenials, Milléniaux ou Milléniales lorsque ces jeunes sont nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. On les qualifie de génération Z dès lors que leur naissance est comprise entre la fin de ces années 1990 et 2010. Peu importe les dénominations retenues, l’une des caractéristiques essentielles de ces jeunes générations est à rechercher du côté de la numérisation de nos sociétés.

 

Alors que leurs ainés ont dû apprendre à composer avec cette digitalisation de nos sociétés, les plus jeunes, eux, sont immergés dans cet écosystème du Digital depuis leur plus tendre enfance. L’accès instantané et tellement facile à l’information leur est habituel, tout comme ils sont accoutumés de la libération de la parole, permise par l’explosion des réseaux sociaux. C’est toute l’appréhension du monde et de l’avenir, qui s’en trouve bouleversé. Ainsi, un simple hashtag peut changer la face du monde, comme l’ont démontré #metoo ou encore #BlackLivesMatter.


Leurs ambitions se construisent autour de cette mondialisation inhérente à la digitalisation, et les prises de conscience se multiplient autour de thèmes fédérateurs réunissant les jeunesses des 5 continents. Naturellement, ce changement de comportement et d’état d’esprit n’est pas sans conséquences sur les choix d’orientation, que ces jeunes doivent prendre s’agissant de leurs études supérieures et de leur avenir professionnel. Une évolution significative des mentalités, à laquelle ont dû répondre les responsables des ressources humaines et les dirigeants d’entreprise.

 

Et avant d’y répondre, ces derniers ont cherché à comprendre les motivations de leurs futurs collaborateurs, afin de pouvoir y apporter une réponse pertinente et adaptée. Quelles sont les aspirations des étudiantes et des étudiants de 2022 ? Quelles sont leurs ambitions en termes de parcours professionnel et d’évolution de carrière ? Il serait impossible de vouloir lister tous les critères pouvant répondre à ces interrogations légitimes, même si 3 aspects essentiels régissent ces choix dans un objectif commun : trouver du sens à son activité professionnelle.

 

Les métiers du numérique, avant tout une nouvelle conception du travail en entreprise

Les Millenials sont à l’aise avec les outils numériques, et comprennent l’enjeu de la digitalisation des entreprises. Rejoindre une école du Web  comme   la Digital School of Paris représente un choix de plus en plus plébiscité par les étudiantes et étudiants. Mais au-delà de l’aisance avec ces innombrables innovations, les jeunes (terme par lequel nous désignerons les Millenials et la génération Z) ont également appris à faire du Digital un nouveau moyen de communication.

 

Par le biais des réseaux sociaux et plus généralement de la Toile, ils sont familiers des communautés virtuelles, visant à participer à la vie en société. Soutenir un projet, dénoncer une injustice ou un comportement condamnable, féliciter ou critiquer un produit ou un service, … voilà de nouvelles habitudes des jeunes générations, et ces habitudes déteignent aussi sur les aspirations professionnelles de ces étudiants.

 

En entreprise, ils ambitionnent alors de contribuer, de participer au projet en rechignant à n’être que de simples exécutants. En d’autres termes, ils recherchent avant tout l’utilité plutôt qu’un poste, contrairement à leurs aînés. Une quête de sens dans son parcours professionnel, qui conduit les jeunes à se montrer plus « réticents » à la traditionnelle hiérarchie verticale. Le management en entreprise est largement impacté par ces nouveaux comportements, avec l’émergence d’un leadership partagé, d’un mode plus collaboratif.

 

Il s’agit pour les entreprises et le monde professionnel de satisfaire à cette culture du numérique, plus égalitaire et basée sur l’échange, les réseaux et la réciprocité. On évoque plus aisément aujourd’hui les organisations agiles, préférant impliquer plutôt que d’imposer. En cherchant à acquérir cette autonomie dans l’exercice professionnel, les jeunes acceptent en retour de renforcer leur capacité à appréhender les problématiques d’une manière plus globale.

Dans ces conditions, le travail en mode collaboratif et/ou en mode projet tend à devenir la règle, expliquant le succès de cursus de type Bachelor Chef de Projet Design et Digital Marketing. Il explique aussi l’ambition des plus jeunes à vouloir se concentrer sur leur domaine d’expertise, quitte à faire preuve d’impatience. Contrairement aux générations précédentes, éduquées dans le culte des Hard Skill (compétences techniques et professionnelles), Millenials et Génération Z veulent convaincre par des Soft Skill (sens de l’écoute et de la communication, capacité à travailler en équipe, curiosité et évolution continue, esprit créatif, sens des initiatives,  …), devenus essentiels dans les stratégies de recrutement des entreprises.

 

Un écosystème numérique à inventer pour imaginer la société de demain

Mais cette quête de sens ne repose pas exclusivement sur la révolution digitale, qui, faut-il le rappeler, s’est grandement accélérée depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus. En s’appuyant sur l’accès à l’information facilité et aux échanges instantanés, évoqués ci-dessus, les jeunes sont aussi dénommés depuis plusieurs années la « génération climat ». La protection de l’environnement et le développement durable (au sens large) font partie des préoccupations majeures des étudiants d’aujourd’hui.

Déjà en 2019 (et donc avant la crise sanitaire), le Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) soulignait que cette préoccupation surpassait (32 %) celles liées à l’immigration (19 %) ou au chômage (17 %). En 2021, ce sont deux jeunes de 18-35 ans sur 3 (65 %) qui considère le changement climatique comme une urgence mondiale.

Cette prise de conscience entraine chez les jeunes cette même volonté de « participer pour agir concrètement ». Si certains revendiquent les outils numériques pour faire entendre leurs revendications, une partie de ces jeunes entend bien user de tous les moyens mis à leur disposition.


Et l’activité professionnelle fait partie des leviers d’action. En souhaitant peser sur les actions de leur propre employeur, les jeunes entendent participer à une stratégie des « petits pas ». Aujourd’hui, les salariés des entreprises demandent à ces dernières d’accélérer leur transition écologique, alors que les étudiants eux-mêmes avouent tenir compte des engagements écologiques des entreprises avant de postuler à un emploi, comme l’indique, depuis 2018, le Manifeste étudiant pour un réveil écologique.

En d’autres termes, non seulement les jeunes ne veulent plus être considérés comme de simples agrégats de compétences techniques (Hard Skill) mais ils souhaitent aussi que leur employeur partage leurs valeurs pour imaginer la société de demain.

 

L’incontournable débat entre vie personnelle et activité professionnelle

Enfin cette quête de sens au travail vise pour les jeunes à pouvoir concilier bonheur et évolution professionnelle ambitieuse. Bien évidemment, que les étudiants se destinant à devenir expert du Digital en poursuivant des études jusqu’à l’obtention d’un diplôme BAC + 4 ou BAC + 5 scrutent leur potentiel niveau de rémunération ou leurs futures conditions de travail, mais ces aspects ne constituent plus leurs seules exigences. Le développement personnel et le bonheur font partie des attentes, qui peuvent prendre de multiples formes. N’est-ce pas ce phénomène qui a initié la multiplication des chief happiness officers, responsables de l’épanouissement des collaborateurs ?

Dans ces conditions, alors même que des tensions se font sentir sur le marché des métiers du numérique, les entreprises ont pris conscience de l’inversion du paradigme. Elles doivent désormais autant satisfaire aux attentes des candidats et donc des étudiants issus de ces jeunes générations que rechercher un profil répondant à leurs propres exigences.

 

L’engouement de ces acteurs économiques pour l’élaboration d’une politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprise) ambitieuse traduit en partie cette nouvelle réalité. Parce que dans une société de plus en plus dématérialisée, l’image de marque employeur s’est imposée comme un levier d’attraction et de fidélisation des jeunes talents, les entreprises cherchent sans cesse à l’optimiser, quitte à ce qu’elle initie de nouveaux objectifs ou même fasse émerger de nouvelles valeurs. C’est notamment une des missions, confiées à l’Expert Digital des Ressources Humaines.