LABPOSTAL2017 : La Disruption au service de l’humain

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Créé en 2009, le LabPostal est un événement organisé par le Groupe La Poste, c’est le rendez-vous annuel de l’innovation et chaque année sont présentées les innovations en matière de disruption.

LABPOSTAL2017 : La Disruption au service de l’humain

Créé en 2009, le LabPostal est un événement organisé par le Groupe La Poste, c’est le rendez-vous annuel de l’innovation et chaque année sont présentées les innovations en matière de disruption.

“L’innovation disruptive, c'est (...) une façon de définir le processus de transformation d'un marché. Elle se manifeste par un accès massif et simple à des produits et services auparavant peu accessibles ou coûteux.”

CLAYTON CHRISTENSEN - La Tribune, 2014

 

 

 

 

 

Au siège du Groupe La Poste à Issy-les-Moulineaux, c’est de nombreux stands présentant les prototypes innovants soutenues par le Groupe mais aussi et surtout des innovations qui vont transformer les métiers d’aujourd’hui. Notamment celui de postier.

 


Le LabPostal c’est aussi deux jours de conférences sur le tourisme, la recherche, l’éducation, les RH de demain… une dizaine de conférences pour aborder les transformations profondes qui ont lieu et qui devraient avoir lieu dans nos sociétés d’ici 2020. Avec une dimension internationale, c’est année c’est d’Israël, de Colombie et de Californie que des sessions Skype ont été organisées pour remettre les innovations dans un contexte mondial.

Cet événement est aussi l’occasion de vivre une visite expérientielle : s’acculturer, découvrir mais aussi tester de nouvelles méthodes de travail. Notamment un atelier permettant de tester les méthodes du Design Thinking par la criminologie (enquête de terrain, itération, prototypage).


Alice Holzman, à la Direction de la Banque Postale explique que la banque de demain sera digitale :

Aujourd’hui, La Banque Postale compte 11 millions de client, 50% des clients utilisent les services dématérialisés de la Banque, et 50% de ceux-ci ne l’utilisent que par mobile.

La banque doit s’adapter, “face à des clients de plus en plus informés, autonomes, sélectifs et volatiles”… elle doit évoluer avec eux et donc se digitaliser.


Olivier Dion, CEO de Onecube, nous raconte la gestion des DATAs de demain : l’individu a le contrôle de ses données personnelles et les partage à souhait. Il décide d’ouvrir certaines informations à certains services, et de les fermer à d’autres.

Face à un futur séduisant mais dérangeant (l’idée de publicités plus pertinentes mais plus intrusives), sa start-up propose une nouvelle expérience de la gestion des données personnelles ou le client n’est plus prisonnier et a accès à plus d’innovations.

Visionnaire, Olivier Dion a créé un concept en total cohérence avec la nouvelle loi européenne

“Le règlement remplace la directive sur la protection des données de l'UE, qui date de 1995 alors qu'Internet était encore à ses débuts, et convertit le patchwork actuel des législations nationales en un ensemble unique de règles en vue de donner aux citoyens plus de contrôle sur leurs propres informations privées dans un monde numérique de téléphones intelligents, de médias sociaux, de services bancaires sur Internet et de transferts mondiaux. Cela permet également de créer la clarté juridique pour les entreprises afin de stimuler l'innovation et le développement futur du marché unique du numérique. Le règlement sur la protection des données renforce la confiance et fournit un niveau élevé de protection pour tous les citoyens de l'UE, quelles que soient les circonstances dans lesquelles leurs données personnelles sont traitées, sauf si elles le sont à des fins d'application de la loi (ce cas est couvert par la directive) et s'applique également à des entreprises hors Europe ciblant les consommateurs de l'UE.”

https://www.europarl.europa.eu/news/fr

Demain, c’est une confiance accrue entre les entreprises et les clients qui permettra de simplifier toutes les démarches du quotidien. Et en parlant de quotidien, qu’en est-il du tourisme ?

Sophie Lacour nous présente toutes les dernières intelligences artificielles qui vont révolutionner le milieu du tourisme.

Des sites internet qui vous proposent un voyage en fonction de vos recherches et de vos mails envoyés et reçus, aux valises robotisées en passant par les exosquelettes qui vous aident en randonnée, sans oublier les puces sous-cutanées qui vous permettent d’ouvrir la porte de votre chambre d’hôtel et de payer au bar.

 

 

Bref, un panel de technologies qui font de l’humain, un homme augmenté.

Paradoxalement la mode pressentie pour les vacances du futur est plutôt orientée sur la déconnexion et le NOWIFI ! 

Dans le secteur du tourisme, toujours, Anne Browaeys-Level, Directrice Générale Marketing Digital chez Club Med, nous parle peau-à-peau et preuves d’amour, l’innovation pour eux c’est “la gentillesse”, c’est inviter les clients dans les CODIR, c’est orienter toute leur stratégie sur le feedback (IDEABOX) et l’ethnographie client.

Les dernières tendances clients Club Med ? le Nowisme, l’authenticité, l'expérientiel, le besoin de considération. Une innovation qui est donc totalement HumanCentric.

 

 

Concernant la science, un véritable constat de vieillissement des chercheurs inquiète Thomas Landrain. En effet, les jeunes générations n’ont pas la possibilité de tester de nouvelles choses faute de bourses (de moins en moins accessibles aux moins de 30 ans). Alors La Paillasse, un laboratoire collaboratif ouvert, offre sans discrimination d’âge, de diplôme ou de revenu, le cadre technique, juridique et éthique nécessaire à la mise en œuvre de projets collaboratifs et open-source.

Transdisciplinarité et collaboratif au service de la recherche scientifique et donc à nouveau de l’humain !

Pour parler éducation c’est Emmanuel Davidenkoff, (Le Monde Campus) qui remet en perspective les différents choix historiques en matière d’enseignement tel que la géographie qui aurait été ajoutée à la fin de XIXème siècle pour permettre aux futurs soldats de lire des cartes.

Il en conclut que pour changer l’éducation, il ne faut pas changer les différents éléments qui la composent mais changer la vision globale, le cadre de ce qui constitue l’éducation aujourd’hui. Ainsi quand la tendance est au collaboratif, c’est aujourd’hui un paradoxe que dans l’enseignement primaire et secondaire nous soyons encore dans un système de méritocratie et de compétition, où la quasi-totalité des travaux sont individuels.

Svenia Busson a fait le tour de monde et raconte les méthodes innovantes dans les systèmes scolaires qu’elle a visité : d’une école en Australie qui a supprimé les classes et ne fonctionne qu’en mode projet à une école de Capetown en Afrique du Sud qui dans un quartier très pauvre permet à des élèves de faire des mathématiques en utilisant des ordinateurs. L’innovation n’est pas la même pour tous et doit toujours être replacée dans un contexte social, ainsi ce qui peut être considéré comme une innovation dans une culture / un pays, pourra ne pas être pertinente pour un autre.


Cet événement permet de comprendre que les nouvelles tendances en matière d’innovation sont à la fois très touchées par l’intelligence artificielle mais sont aussi et surtout toujours au service de l’humain. C’est donc des innovations de l’ordre des valeurs, qui sont mises en avant : partager plus, collaborer plus, apprendre plus, apprendre mieux : un changement en profondeur des éléments fondateurs de nos sociétés (éducation, culture, sciences…).

 logo Magic Makers

Magic Makers qui apprend aux enfants à coder et à concevoir leurs propres jeux (Claude Terosier).

Le LabPostal et par extension Le Groupe La Poste se placent ainsi en tant qu’acteur du changement, il accompagne les projets du futur et reste à l’écoute de ce qui sera fait demain. Un choix de ne pas subir la transformation digitale et une vision positive de l’utilisation d’outils innovants. Un choix aussi de ne pas montrer l’intelligence artificielle comme celle qui mettra fin à l’humain, mais bel et bien comme soutien de l’Homme, car la véritable innovation c’est l’humain augmenté.

Lorsqu’on est étudiant(e) et/ou qu’on travaille dans le digital, on entend souvent que les nouvelles générations sont hyper connectées, que l’on est accro à nos smartphones et que l’on ne sait regarder qu’à travers les écrans. Ce que je constate, c’est qu’aujourd’hui en étant connecté, je suis dans un travail collaboratif constant, je rends service en quelques secondes, je ne laisse personne démuni face à un manque d’informations. Je constate que quand je suis constamment sur mon téléphone, je prends des nouvelles de ma mère qui vit à 600km, je me sociabilise, j’apprends, je m’informe et lis la presse, je consulte mon compte en banque… A travers ces écrans je vis une vie d’étudiante, de salariée, de bénévole, et bien sûr une vie personnelle.

Cet événement peut permettre à beaucoup de se souvenir des raisons pour lesquelles nous cherchons constamment à évoluer. Toutes ces innovations, toutes ces disruptions, tout ce vocabulaire futuriste et/ou trop anglicisé n’ont finalement qu’un seul objectif : l’humain. Aucune innovation du LabPostal n’a de but purement lucratif, toutes ont un objectif social et/ou éthique. Et rappelons-le, 94% des jeunes qui entreprennent le font dans l’économie sociale et solidaire.

Face à de nombreuses personnes qui se focalisent sur l’idée que l’intelligence artificielle est une menace, éduquer, démystifier et faire prendre conscience sur ce qui sera mis en place demain est essentiel pour une entreprise comme le Groupe La Poste.

Si La Poste, entreprise historique prend en compte la transformation de notre société, c’est parce que ce changement a déjà commencé et qu’il faut désormais apprendre à vivre avec sans être dans l’excès. Car oui, les dérives existent et c’est en étant informé qu’on peut les éviter, l’IA ne dépendra en effet que de ce que l’on choisit d’en faire.

Anissa Ben Abderrahmane

Etudiante en Digital Entrepreneuriat